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Jour 5 : Le volcan Kawah Ijen à Java

Publié le par Nathalie Detaille

Nous avons trouvé un guide pour nous emmener au volcan Kawah Ijen de Java. Nous avons décidé de faire l'ascension de nuit dans l'espoir d'apercevoir les fameux Blue Fires, lorsque le méthane prend feu.

Le guide passe à l'hôtel vers 13h pour nous expliquer le trajet.

Départ de l'hôtel à 23 h pour le port de Banyuwangi au nord-ouest de Bali.  35 minutes de voiture, une heure de ferry et deux heures de voiture de nouveau pour atteindre l'entrée du volcan Ijen.

l faut s'habiller chaudement car nous allons à 2880 mètres d'altitude et il risque d'y faire froid.  Nous avons prévu pantalons et vestes coupe-vent/pluie, donc ça devrait le faire.

Nous passons l'après-midi à lézarder sur un bout de plage, l'ascension s'annonce sportive.

Deux jeunes collégiens nous demandent des photos pour un travail scolaire, pas très clair.  Ils doivent prendre la photo en mettant une sorte de fanion en carton bien en évidence.  On se prête au jeu, ils ont l'air bien contents ma foi.

Anaïs prend des photos, Romain fait des concours de ricochet, rien ne change.

Le coucher de soleil est une nouvelle fois grandiose.  D'ailleurs beaucoup de touristes (enfin beaucoup y'en a pas beaucoup en fait) se promènent sur la plage.  Nous avons posé la question au guide, et le volcan capricieux semble avoir freiné pas mal de gens.

A l'hôtel, nous refaisons l'inventaire : pantalon, veste, lampe, bonnet, nous sommes parés.

A 22h45, le guide est là avec son compère chaufeur dans un vieux 4X4 .  Arrivés au port, pour les ferries, c'est la grande foule : des camions, des scooters, des voitures, des cars.  Notre guide à l'air de s'agiter un peu et on le voit aller discuter plus loin.  Dieu seul sait comment, le 4X4 manoeuvre entre tous les véhicules à l'arrêt sous un tonnerre de klaxons et tourne dans une petite ruelle sur le côté.  Là, un type en scooter nous attend et nous précède dans un dédale de petites rues. Il veut nous larguer à un endroit mais ça ne semble pas du goût du guide.  Grosse discussion, et on repart en sens inverse.  Le gars en scooter s'arrête dans l'ombre à quelques dizaines de mètres du parking d'embarquement.  Un échange de billets s'opère et nous nous retrouvons en un rien de temps devant la billetterie des ferries, ayant dépassés tous les véhicules en attente. Là il a fait fort notre ami !  Avant de pouvoir acheter nos billets pour la traversée, il faut remplir un formulaire avec son nom, son sexe, son âge et d'où on vient.  On lui demande s'il a besoin de nos passeports, "no i'm your guide" dit-il avec un grand sourire.  Pas compris.

La traversée ne coûte rien, 6500 roupies soit moins d'un euro.  Les sièges sont plastifiés, le sol est collant et à cette heure tardive, les mines semblent toujours plus patibulaires.  Un gros barraqué nous propose un massage, on le regarde avec une tête de déterré, hein ?  Non merci, ça ira.

3 km séparent Bali de Java mais il faut une heure au ferry pour relier les deux îles, va-t-en comprendre.  Romain et Anaïs sont endormis sur les banquettes plastifiées, nous ben on fait ce qu'on peut pour rester éveillés.

Arrivés à Java, il pleut.  Nous prenons un autre 4X4, sans doute le plus pourri que j'ai jamais vu dans ma vie.  On doit aussi rouler les vitres ouvertes parce qu'il n y a plus rien qui marche dans cette voiture.  Avec l'humidité, la voiture se remplit très vite de buée, si bien que les derniers kilomètres, le chauffeur les fera en passant la tête par la fenêtre.  Surréaliste !

Arrivée au parking, c'est la grande foule.  Des dizaines et des dizaines de 4X4 sont garés.  Il pleut toujours zut et rezut.  L'ascension commence, c'est un cauchemar pour les mollets et les fesses.  Il n y a jamais de répit, à chaque virage, on amorce une nouvelle côte et ça sur trois kilomètres.  Personne ne fait le malin, tout le monde souffre même notre guide.  D'ailleurs lui, on lui laisse une espérance de vie de deux ans, tant il fume, tousse et crache.  Et en plus c'est un gros buveur de whisky local nous a-t-il dit.  Si ce n'est pas la nicotine, c'est une cyrrhose qui aura sa peau.  Sur le chemin, nous croisons les hommes qui extraient et tranpsortent le souffre du sommet du volcan jusqu'en bas.  Certains ont des petites charrettes à roulettes, les autres des paniers accrochés à un énorme morceau de bois, c'est inhumain.  Ils transportent inlassablement jusqu'à 80 kg de souffre.  D'autres se sont reconvertis en taxi.  Ils emmènent et redescendent les touristes dans leur charrette pour quelques centaines de milliers de roupies, tout dépend où commence la course.  De nombreux chinois en profitent, avec leur grand sourire, laissant ce pauvre gars morfler, je suis dégoûtée.  Mais c'est sans doute un marché lucratif pour ces pauvres hommes hyper courageux et solides.  D'autres vendent aussi des morceaux de souffre comme souvenir.

Arrivés au sommet du volcan, bon sang quelle souffrance, il y a un vent très fort qui nous glace.  Nous continuons vers le cratère.Il faut mettre les masques à gaz maintenant car les fumées de souffre sont visibles, l'odeur d'oeuf pourri je n'en parle pas.  Les yeux et la gorge piquent, on tousse.

Au sommet du cratère, on a l'impression d'être aux portes de l'enfer.  Des centaines de lampes de poche oscillent ça et là sur près d'un kilomètre.  On se croirait dans un film de science fiction surtout avec les masques à gaz qui rendent encore tout cela plus apocalyptique.  Anaïs est épuisée, nous la laissons sur un bout de rocher et nous descendons au plus profond du cratère, à côté du lac acide.   Les fumées sont encore plus importantes et lorsqu'elles se dissipent, on aperçoit un ou deux blue fires.  Ouf, nous ne serons pas venus pour rien même si on s'attendait à un autre spectacle. Par contre, lorsque les fumées se rabattent sur nous, nous suffoquons, on pleure, on tousse, je suis en mode paniiiiiiiique ! 

La pluie continue de tomber, nous sommes transis de froid.  Il faut maintenant reprendre la longue remontée glissante dans le cratère, suivie par l'horrible descente du volcan,toujours glissante, qui achève les jambes.  Quelle expérience !

Lors de la remontée dans le cratère, on doit s'accrocher aux roches coupantes pour ne pas glisser.  Anaïs et moi regardons nos ongles en permanence.  On s'imagine déjà l'explication à l'esthéticienne quand on va débarquer avec des ongles cassés : "ben vous voyez, on était au fond d'un volcan et on devait s'accrocher aux rochers pour ne pas tomber dans les trous".  Elle va nous prendre pour des cinglées !  Mais au final on a bien géré.  Par contre, j'ai moins bien géré mon pantalon : en glissant, je me suis bien entendu étalée, et mon pantalon s'est déchiré du dessus jusqu'en dessous de la fesse gauche, de toute beauté !

Nous reprenons le chemin en sens inverse et rentrons vidés à l'hôtel.  A Java il pleut, trois kilomètres plus loin à Bali c'est grand ciel bleu.

Pisicine et transat pour le reste de la journée, on l'a bien mérité !

Nous avons pris très peu de photos, l'obscurité, les difficultés pour circuler, les fumées de souffre et le brouillard ont tout anéanti.

 

Jour 5 : Le volcan Kawah Ijen à Java
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G
voyage sportif à ce que je vois! mais magnifiques photos ! merci de nous emmener avec vous gràce à ces magnifiques clichés et récits de votre périple! gros bisous
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